Ecrites tout au long de la décennie 1860, les Lettres de mon moulin sont un recueil de nouvelles regroupées pour la première fois lors de la publication de 1869. Communément attribuée à Alphonse Daudet, l'œuvre n'en est cependant pas exclusivement de lui, parfois produite par un travail collaboratif (ou réadaptée d'anciens contes régionaux). Le premier usage des nouvelles qui la compose est une publication de certaines d'entre elles dans les journaux d'alors.
Il est question d'un homme trompé par sa femme, de pauvreté, d'une chèvre en quête de liberté, de l'honneur perdu d'une femme, de famille, de générosité, des sens. Au travers de la multitude d'histoires, Daudet développe les thèmes de la Provence, tout comme celui de l'humilité, des ponts qui peuvent exister entre joies et peines, entre vice et vertu.
Tous les textes s'organisent de façon classique, soit chronologiquement, de l'installation en Provence jusqu'à la perspective d'un départ soulevé par la nostalgie qui teinte la fin des Lettres. Au-delà d'un recueil, c'est presque un roman qui est construit. Mais ce format de nouvelles, ce format éclaté permet à Daudet d'être partout, narrateur, mais tantôt auteur, tantôt acteur, tantôt observateur. Ces différents degrés d'implication selon la Lettre dynamisent la lecture et modifient incessamment la stimulation du lecteur à l'empathie.